Les gars de la marine

Il y a pas à dire : ces gars-là sont sympas. Simples, accessibles, pas bégueules. Pas des types qui cherchent à se faire remarquer. Ils font ce qu’ils ont  faire, sans se la raconter. Sans rechigner. Ils se sont engagés, alors ils sont là et le seront jusqu’au bout de la moindre galère. De toute façon, il y a toujours une solution et ils la trouveront.

Qui ? Patrick et Jean. Ce qu’ils font ? Ils vont, viennent, passent et reçoivent des coups de fil par dizaines, cherchent des embarcations, contactent des propriétaires, gèrent des dizaines de bateaux et coordonnent une petite centaine de bénévoles. Tout cela, sur l’eau. En somme, ils sont chargés de la partie nautique de la course, des marshalls (bénévoles qui surveillent le plan d’eau) au placement des bouées de parcours en passant par les bateaux chargés de délimiter le périmètre de régate. Le tout, chapeauté par un Yves qui préfère se faire discret. Et ça en fait, du monde, qui sera sur l’eau. Patrick l’affirme : « On a environ 40 marshalls, une dizaine de bateaux presse, 5 bateaux mouilleurs et 12 bateaux de la SNSM ».

La mer, ils connaissent. Patrick est ancien sapeur pompier scaphandrier. Jean, lui, a rendu une trentaine d’années de bons et loyaux services à la marine marchande. Le premier a recruté les bénévoles. Le second a dépouillé la partie nautique du cahier des charges de la Volvo Ocean Race. Pragmatique, il en a fait un résumé. Des pages et des chapitres de directives et de recommandations en tout genre. En anglais, s’il vous plaît. Un exemple ? Le choix des embarcations. Dimension, puissance du moteur, fonction : tout, absolument tout est précisé. Et pas question de changer. Alors ils ont cherché. Des zodiacs pouvant aller jusqu’à 30-35 nœuds, des propriétaires pouvant mettre à disposition leur embarcation, des personnes disponibles pour les accompagner. Entre autres.

Mais si tout était définitivement réglé, ce serait trop simple. Alors on leur rajoute des missions, au jour le jour : sécuriser la zone de la patrouille de France, fournir des zodiacs pour la sécurité des activités sur le plan d’eau de la BSM,… De l’imprévu à tout va. Tous les jours. Tout le temps. « Il y a des surprises. On connaît au plan local ce qui peut se faire mais ces gens viennent de l’extérieur avec un schéma précis. On adapte et il faut aussi s’adapter aux conditions météo. L’arrivée, c’est pas du tout ce qu’on attendait au mois de juin ! ». Certes, il y avait le climat de l’arrivée. Mais allez donc trouver, en semaine et en plein après-midi, des propriétaires de bateaux disponibles pour sécuriser la zone… Ils les ont trouvés. Tout s’est bien passé. Ouf.

Les entraînements et régates commencent à peine, le téléphone de Patrick n’arrête pas de sonner, Jean relit régulièrement ses notes, le boulot est loin d’être fini. Il faut accueillir les embarcations, distribuer les fanions aux marshalls, distribuer les rôles, briefer tout le monde,… Changement de dernière minute, retournements de situations, imprévus. C’est devenu la routine. Alors ils y vont. Et jusqu’au bout du bout, ils y seront.

(Photos ©Arnaud Réchard)