Ces bénévoles qui viennent de loin

65, 210, 550, 1200... kilomètres. C’est la distance entre Lorient et leur foyer. Allemagne, Grenoble, Paris, Irlande, Basse-Normandie, Alsace : ils n’ont pas hésité à traverser la France ou les frontières. Ils ne sont pas d’ici mais le sont devenus à l’occasion de l’étape lorientaise. Raisons professionnelles, passion pour la voile, envie de filer un coup de main : ces bénévoles sont venus de loin.

A peine débarqué du bateau comité, Louis, amical et décontracté, donne les raisons qui l’ont mené à filer hors de Brême, en Allemagne, pour passer une dizaine de jours en Bretagne. « Quand j’ai su que Lorient allait être ville-étape et que j’allais avoir du temps maintenant, je me suis proposé ». Originaire de Quimper, il profite du déplacement pour voir des amis : « S’il n'y avait eu que la course, je ne serais pas venu… c’est l’occasion qui fait le larron ! ». Pour le retour, 12h de trajet. Il hausse les épaules. Ca n’a pas l’air de le déranger.

Bouille ronde, yeux clairs, discrète, Marine est un exemple à ne pas rater. Elle vient de Gand, en Belgique. Autant dire, pas la porte à côté. Elle connaît mieux les lacs belges que la côte Atlantique et si elle est ici, ce n’est pas que pour la course : « Je ne suis pas à 100% là sur la Volvo. Je suis venue pour l’esprit humain, une expérience riche, les rencontres,… la Bretagne, ça me donne de l’énergie à chaque fois. Ici, dès que t’as un truc ‘bénévole’ écrit sur le dos, les gens sont super accueillants, sympas… ils t’aident ! ».

Du côté des passionnés venus d’ailleurs, laissez-nous vous présenter Clémentine, de Gironde. La première chose qu’on lui demande, c’est pourquoi elle a fait tout ce trajet. La première chose qu’elle vous répond, c’est : « Ils ont fait le tour du monde, je peux bien venir de Bordeaux ! ». Cheveux noués en un chignon flou, paupières colorées, lunettes à la monture affinée : on ne se doute pas une seconde de la bête de nautisme qui se cache derrière cette allure finement pomponnée. « Je suis passionnée par la voile, j’y passe tout mon temps, tous les week-ends, j’ai deux bateaux – un petit 420 et un First Class 8. C’est la plus belle course, ça fait plus d’un an que j’étudie cette régate et Groupama, que je suis !». Aucun doute, c’est une vraie passionnée.

Mais au fait, ils dorment où tous ces bénévoles ? Chez l’habitant, chez des amis, chez des bénévoles de la course qui n’ont pas hésité à les dépanner 2 jours, 5 jours ou même 20 jours. Sinon, il y a ceux qui se déplacent avec leur propre toit. Ce sont les camping-caristes. Marcel en est un. Strasbourgeois à la retraite, il a mis deux jours pour traverser la France et venir se garer sur un parking lorientais. Il faut dire que Marcel, c’est un amoureux du coin, doublé d’un professionnel du bénévolat : « Je suis un adepte du Festival Interceltique depuis 35 ans. On est bretons de cœur, on est venus en vacances dans le coin et ça nous a plu. On est tombés amoureux de la région, on revient régulièrement ». L’année dernière, il tombe sur le stand de la Volvo Ocean Race installé sur le festival. Il coche les cases des 15 jours de l’étape. Il est enrôlé dans la foulée.

Dans la catégorie camping-car citons également Philippe, de Bagnoles de l’Orne, en Basse-Normandie. Jovial et enthousiaste, il vient de prendre sa retraite. Mais c'est de là que naît sa plus grande crainte : s’ennuyer. Alors il se porte volontaire. Il suivait la course de loin. Les bateaux, il n’y connaissait rien. 15 jours après son arrivée, il se dit qu’il a bien fait : « Pour mon début de retraite, je me suis dit que ce serait un bon plan… et c’est vraiment un bon plan ! Je n’ai pas été déçu, jamais. Je ne me suis jamais ennuyé ». La Volvo Ocean Race lui a même donné des idées : « Et puis voir tous ces bateaux … Sanya par exemple, ça m’a donné envie d’aller voir… Sanya ! ».

 D’ici ou d’ailleurs, ils sont venus jusqu’à Lorient. Qui sait où tout cela va ensuite les mener…