Les gardiens de l'eau

Veste coupe-vent, ok. VHF, ok. Gilet de sauvetage, ok. Clefs du zodiac, ok. Briefing de Marion, agent du port de la BSM, ok. 

C’est bon. Les gars affectés à la surveillance du plan d’eau sont prêts. Cet après-midi, ils sont trois : Yves, Kevin, et Eddy.  Le premier est à la retraite. Il sort régulièrement dans la rade, avec son pêche-promenade. Mais pas pendant la Volvo Ocean Race : « Les poissons ont pris peur, ils sont partis, et en plus ils ont retourné les fonds il y a pas longtemps… pendant 15 jours, il y a pas moyen d’aller à la pêche, donc autant s’occuper ! » nous dit-il, dans un éclat de rire. Kevin, lui, est agent en assurances à Hennebont. Eddy est électricien au port de pêche. Dès que la journée est finie, ces deux-là viennent donner un peu de leur temps sur la course. Ca fait de bonnes journées…

Leur mission, à ces trois embarqués ? Surveiller le plan d’eau à l’entrée et dans le port de la BSM. Vérifier que tous les bateaux qui ne possèdent pas le précieux auto-collant jaune estampillé « Volvo Ocean Race » ne rentrent. S’assurer qu’ils ne naviguent pas le long des pontons à l’extérieur du port. Venir en renfort auprès du maxi trimaran Groupama qui rentre au ponton. Remorquer un mini-VOR en panne moteur. Bref, un peu de tout. Tout ce qui permet de faire en sorte que tout se passe bien.

Justement, un zodiac vient à peine de s’installer sur le bord d’un ponton. Le propriétaire voudrait rester une heure, le temps de récupérer quelque chose sur le port. Hésitation des trois surveillants du jour… Eddy appelle la capitainerie à la VHF. Réponse du patron du port : négatif, pas moyen de débarquer. Les gars lui demandent donc de repartir. La règle, c’est la règle.  Ces surveillants son intraitables. Mais toujours courtois. Et consciencieux. Un objet flotte au milieu du bassin, on s’approche, c’est un morceau de cagette. «  On fait les poubelles aussi ! » s’exclame Kevin, en attrapant l’objet à la surface. Le temps passe paisiblement, entre des salutations aux bateaux amarrés, une poignée de paddle-boards qu’il ne faut pas renverser et quelques kayaks à esquiver.

Au bout d’une heure, les trois marins nous redéposent sur le ponton. Un coup d’œil alentour : c’est bon, tout va bien. Puis ils repartent achever leur ronde nautique, avant que d’autres ne prennent la relève, pour trois heures durant.